Approches de l’Inde. Tradition & Incidences

Tableau du développement de la Tradition hindou - la Smriti (J. Masui et R. Daumal)

Jacques Masui (dir.)
mercredi 10 octobre 2007.
 
Approches de l’Inde - Tradition et incidences, dir. Jacques Masui, Cahiers du Sud, 1949.

II. - LA SMRITI

Dates et concordances historiques

La Smriti : « souvenir », « mémoire », constitue la révélation ultérieure ou reperception de la tradition primordiale.


DÉVELOPPEMENT :

Monuments
-  Inscriptions -Arts plastiques - Oeuvres « profanes »

Les traités appartenant au Védânga ont pu se codifier entre le VIIIe et IVe s. av. J.-C. Contacts avec la Grèce :

327 à 325 av. J.-C. Expédition d’Alexandre.

Vers IVe s. au Magadha (actuellement Behar)  : dynastie Nanda.

A. Les Védânga.

« Membres du Véda », sciences annexes, en forme de Sûtras, sont nés à l’époque védique.

1. Shîkshâ, phonétique.

2. Jyotisha, astronomie (et astrologie)

3. Kalpa, rituel

4. Vyâkarana, grammaire

5. Nirukta, étymologie-lexicologie

6. Chandas, prosodie

322 à 184 av. J.-C. Empire des Maurya.



IIIe s. av. J.-C. Açoka règne sur presque toute l’Inde et protège le bouddhisme. Celui-ci pénètre Ceylan.


IIIe-IIe s. av. J.-C. Royaumes indo-grecs en Bactriane et Penjab.


155 av. J.-C. le Grec Ménandre au Penjab : c’est le roi Milinda dont parle la tradition bouddhique.

B. Les Upavéda.

Connaissances d’ordre inférieur fondées sur le Véda.

Comprend des Shâstra (traités) et des Sûtra (abrégés).

II y a quatre Upavéda principaux, se rattachant respectivement aux quatre

Védas. Ils traitent de :

1. Médecine : pour le Rig-Veda ;

2. Art militaire : pour le Yajur-Véda ;

3. Musique : pour le Sâma-Véda ;

4. Architecture, mécanique : pour l’Atharva-Véda ;


Il existe bien d’autres traités et abrégés reposant sur une science strictement traditionnelle, concernant : l’art vétérinaire, la diplomatie, l’économie domestique,

l’érotique, la morale, la politique, le théâtre, etc...

IIIe s. av. J.-C. Édits d’Açoka sur colonnes ou sur rochers par toute l’Inde (2 alphabets ; l’un nettement araméen, dialectes prakrits) :

Colonne de Sarnâth

Grottes sculptées à Ceylan et ailleurs

Stûpas bouddhistes de Sanci (ce sont les premiers monuments de l’ « art indien »).

200 av. J : C.’ Serait la date approximative de la rédaction des Lois de Manou.


C. Mânâva dharma shâstra (Les « lois de Manou »).

(Le texte actuel est, dit-on, un abrégé d’un texte beaucoup plus ancien.)

Code régissant la société durant une période cyclique.

Colonne vishnuïte de Besnagar élevée par Héliodore, ambassadeur d’un roi indo-grec.

IIIe s. av. J.-C. à IIIe ap. J.-C. Royaume des Andhra et des Kalinga, dans le Sud.

D. Légendes et Épopées :

IIe s. av. J.-C. à IIe ap. J.-C. Invasions scythes et parthes. Les Çaka.

1. Les 2 Itihâsa.

(«  en vérité, il en était bien ainsi »)

a) Le Râmâyana, par Vâlmïki.

Il aurait « vu » l’épopée comme les rishis ont « vu » le Véda.


b) Le Mahâbhârata d’où est tirée la célèbre Bhagavad gîtâ.

II s. av. J.-C. Bârhat (palissade sculptée).


II s. av. J.-C. Amaravatî, stûpas.


II s. av. J.-C. Stûpas de Bhîlsa (de Sanci)

Entre IVe av. J.-C. et IVe ap. J.-C., rédaction du Mahâbhârata.


Pûrana  : codification actuelle aux

environs du IIIe s. ap. J.-C.


Ier s. ap. J.-C ; Succès des Andhra (royaume du Sud), ère Shalivahana.


Vers l’an 20 ap., J.-C., voyage de

saint Thomas, l’apôtre, reçu par le roi scytho-indien Gondopharnès

(le Gaspard de la tradition chré-

tienne).


Fin du Ier s. ap. J.-C. Scission du

Jaïnisme en deux sectes.


43-44. Voyage d’Apollonius de Tyane dans l’Inde.


Nydga Sûtra : 200-250 ?


Ier au IIIe s. ap. J.-C. Invasions des Kushâna.


67. Introduction du bouddhisme en Chine.


87. Le roi Kanishka. Expansion du

bouddhisme (ère Çaka).


Vaisheshika Sûtra : 100-150.


Sâmkhya Kârikâ : 350 ?


Yoga Sûtra : 300 ?


IIIe-IVe s. Empire des Gupta.


Çandragupta Vikramâditya (le « roi-Soleil » de l’Inde (380-425 ?).


399-410. Voyage dans l’Inde du pèlerin bouddhiste chinois Fa-Hien.


Pûrva-Mîmâmsâ Sûtra : 150-200.


Brahma-Sûtra  : 200-250 ?


Vers le Ve s. ? Invasions des Huns.


Mihirakula, roi hun, persécute le bouddhisme


606 à 648. Renaissance hindoue sous Harsha.


630-644. Pèlerinage du bouddhiste chinois Hiuang-Tsang.

2. Les PURÂNA (« de toute ancienneté »).

Nom générique que la tradition met souvent au rang du Véda. Le fond en est très ancien. Ce sont des livres de mythologie et de légendes en même temps que de véritables mémentos encyclopédiques.

On distingue, des purâna supérieurs (mahâ purâna) et des purâna inférieurs (Upapurâna). Par purâna on entend toujours les remiers qui sont au nombre de 18 d’après la liste traditionnelle : 1. Brahma  ; 2. Padma ; 3. Vishrat ; 4. Shiva ; 5. Bhâgavata ; 6. Nârada ; 7. Mârkandeya ; 8. Agni ; 9. Bavishya ; 10. Brahma-vaivarta ; 11. Linga ; 12. Varâha ; 13 Skanda ; 14. Vâmana ; 15. Kûrma ; 16. Matsya ; 17. Garuda ; 18. Brahmânda.

Les Upapurâna sont également au nombre de 18, mais leurs noms sont flottants.


3. Les TANTRA (règles des connaissances terrestres pour la période cyclique actuelle).



E. Les Six Darshana (« vue », « point de vue »).

NYÂYA DARSHANA (« méthode, règle »). Il traite de logique et de dialectique.

Traité  : Nyâya-sûtra, attribué à Gautama.


VAISHESHIKA DARSHANA (C’est le point de vue naturaliste ou expérimental).

Traité  : Vaisheshika-sûtra, par Kananda.


SAMKHYA DARSHANA (c’est le point de vue cosmologique).

Fondateur  : Kapila. Il est donné à tort comme l’auteur du traité canonique : Sâmkhya-sûtra. Egalement la Sâmkhya-Kârikâ.


YOGA DARSHANA (« lier », « unir » : union effective avec l’Universel. Point de départ : la concentration).

Traité  : Yoga-sâtra par Patanjali.


PÛRVA MÎMÂMSÂ (ou Mîmâmsâ) darshana (« réflexion profonde » ou « exégèse première »). A pour but de déterminer le sens exact de la Shruti, - herméneutique du rituel védique.

Traité  : Pûrvamîmâmsâ-sûtra, par Jaimini.


UTTARA-MIMÂMSÂ ou Vedânta darshana (« exégèse seconde » ou « fin du Védas »).

Véritable prolongement des.Upaniahads qu’il « synthétise ». Il développe la notion de l’identité âtman-brahman en s’appuyant sur l’autorité absolue du Veda.

Traité  : Brahma-sâtra (appelé aussi Vedânta sûtra) par Bâdarâyana.

Ier s. av. J.-C. Bodh Gaya (palissade sculptée)


Ier s. av. J.-C. Stûpas, temples, grottes.


Ier s. ap. J.-C. Grottes bouddhiques : les plus anciennes fresques à Ajanta.


Ier au IIIe s. ap. J.-C. Art gréco-bouddhique du Gandhâra : Nombreuses statues, Tour de Puskalâvatî, Sculptures en grès rouge de Mathura, Sarnath, etc...


Littérature « profane » sous les Kushana :

le théâtre : Bhâsa,

la fable : Pañcatantra.

Littérature prakrite : la Brihat-Katha

Rédaction du Nâtya-Shâstra de Bharata ( ?) : art dramatique, danse, musique.


Les « 9 perles » de la cour de Vikramâditya (auteurs dramatiques et poètes), Kâlidâsa, Amara, Shanku, etc...


Vers le Ve s. Temples bouddhistes. Grottes sculptées. Piliers monolithiques (Delhi, Mandasor). Statuaire brahmanique et bouddhique.

d’Ajantâ.




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